HEUREUX ?
Heureux qui chemine avec les autres en se rappelant la lenteur de son propre cheminement.
Heureux celui qui se croyait exclu et qui s’est senti écouté et accueilli.
Heureux qui sait écouter la richesse inédite des autres.
Heureux qui, parlant des pauvres et des exclus, quand ils sont lointains, ne reste pas sourd à leurs paroles quand ils sont proches.
Heureux celui qui accepte d’exposer ses idées tout en acceptant que les autres refusent d’y adhérer.
Heureux celui qui ne se prend pas pour le centre de l’Humanité.
Heureux qui, sans craindre les épreuves, s’enracine dans la patience, sans jamais se lasser de faire des petits pas pour rencontrer les autres.
Heureux celui qui a souci de cohérence entre ce qu’il dit et ce qu’il fait, entre ses combats personnels et ceux qu’il mène, entre son attention aux personnes et ses actions sur les structures.
Heureux qui s’en remet chaque jour à Dieu dans la prière, il sera efficace par la grâce de Dieu.
Heureux celui qui est humble, il aimera comme Dieu.
Heureux celui qui espère toujours : il trouvera la route qui mène au cœur des autres et de Dieu.
Mgr Jean-Charles THOMAS
lls sont nombreux les bienheureux
lls sont nombreux les bienheureux qui n’ont jamais fait parler d’eux
et qui n’ont pas laissé d’image.
Tous ceux qui ont depuis les âges aimé sans cesse
et de leur mieux autant leurs frères que Dieu.
Ceux dont on ne dit pas un mot, ces bienheureux de l’humble classe,
ceux qui n’ont pas fait de miracle.
Ceux qui n’ont jamais eu d’extase
et qui n’ont laissé d’autre trace qu’un coin de terre ou un berceau.
Ils sont nombreux ces gens de rien,
ces bienheureux du quotidien qui n’entreront pas dans l’Histoire,
ceux qui ont travaillé sans gloire
et qui se sont usé les mains à pétrir, à gagner le pain.
Ils ont leur nom sur tant de pierres et quelquefois dans nos prières.
Mais ils sont dans le cœur de Dieu.
Et quand l’un d’eux quitte la Terre pour gagner la maison du Père,
une étoile naît dans les cieux.
Robert Lebel
Tous saints
Faites le test : combien de saints allez-vous croiser aujourd’hui ? Vous souriez ? Vous avez tort. Commencez au prochain feu rouge et dénombrez ces Louis, Claire, Thérèse et tant d’autres dont les noms baptisent les rues de nos villes. Autant de clins d’œil topographiques qui nous rappellent que ces aînés dans la foi veillent fraternellement sur nos vies compliquées, pour peu qu’on ait la simplicité de les invoquer. Sauf à tenir la communion des saints pour une aimable superstition, ce qui serait dommage. Car en réalité, nous vivons entourés de saints. Les célèbres et les anonymes, les morts et les vivants – ma boulangère, qui sait ? L’apôtre Paul nous l’assure : tous sans exception, nous sommes appelés à la sainteté (1). Même – ou surtout – pécheurs. Le Concile l’a redit haut et fort (2), et l’Église en a pris acte, elle qui, depuis le pontificat de Jean-Paul II, a prononcé davantage de béatifications que durant les cinq siècles précédents. Rien qu’en France, depuis 2011, on compte trois nouveaux bienheureux : Marguerite Rutan, Marie-Joseph Lataste et Louis Brisson. Des personnalités remarquables, mais on l’espère, également pétries d’imperfections. Avouons-le : les plus grands saints ont souvent eu un caractère excessif. Cela nous laisse de la marge ! Pensons-y en cette fête de Toussaint, puisqu’elle est aussi la nôtre.
- Ép 1, 4. (2) Constitution « Lumen gentium »
Maryvonne BUSS, Panorama Nov 2012
Tous les Saints…
Le 1er novembre nous prions “tous les saints”
Tous les saints et les saintes inconnus,
qu’on ne fête qu’à la Toussaint.
Tous les saints martyrs d’autrefois,
tous les saints martyrs d’aujourd’hui, en tout endroit du monde.
Tous les saints, vous qui êtes au ciel pour avoir fait simplement, mais de tout votre coeur, votre labeur.
Tous les saints et saintes morts au champ d’honneur du travail.
Tous les saints et saintes, vous qui êtes au ciel pour vous être aimés de tout coeur dans le mariage, et pour avoir élevé une famille.
Toutes les saintes femmes, vous qui êtes au cielpour avoir fait simplement, mais de tout votre coeur, votre ménage.
Tous les saints, vous qui êtes au ciel
pour avoir donné sans compter.
Tous les saints, vous qui êtes au ciel pour avoir évité de vous faire remarquer, et êtes restés simplement à votre place.
Tous les saints et saintes méconnus,
Qu’on a méprisés ou accusés.
Tous les saints et saintes, vous qui êtes ignorés.
Tous les saints et saintes que nous avons connus
et qui ont vécu parmi nous.
Tous les saints, vous qui savez les efforts qu’il faut faire
pour sortir de l’ornière.
Tous les saints, vous qui n’avez fait dans votre vie rien d’extraordinaire, mais qui avez mis dans chaque action tellement d’amour, priez avec nous.
Père Henri Gaudin
