Méditations Avent-Noël

Une méditation du pape François

 « Rester éveillés et prier : voilà comment vivre ce temps à partir d’aujourd’hui jusqu’à Noël. Être éveillés et prier. Le sommeil intérieur vient du fait de toujours tourner autour de nous-mêmes et de rester bloqués, enfermés dans sa propre vie avec ses problèmes, ses joies et ses douleurs, mais tourner toujours autour de nous-mêmes. Et cela fatigue, cela ennuie, cela ferme à l’espérance. C’est là que se trouve la racine de la torpeur et de la paresse dont parle l’Évangile.

L’Avent nous invite à un enga­gement de vigilance, en regardant hors de nous­-mêmes, en élargissant l’esprit et le cœur pour nous ouvrir aux nécessités des gens, de nos frères et au désir d’un monde nouveau. C’est le désir de tant de peuples martyrisés par la faim, par l’injustice, par la guerre ; c’est le désir des pauvres, des faibles, des abandonnés. C’est un temps opportun pour ouvrir notre cœur, pour nous poser des questions concrètes sur comment et pour qui nous dépensons notre vie. »

Extrait de l’Angélus du 2 décembre 2018

Recueilli dans La nuit de Noël, Salvator.

 

Avent : pourquoi attendre un événement qui a déjà eu lieu ?


Il y a là quelque chose de bizarre. Nous attendons le retour du Christ, oui, dans la gloire, le jour du Jugement dernier, le jour où nous ressusciterons avec Lui, avec notre corps. Cette attente-là se comprend, elle marque l’avenir et l’espérance. En revanche, peut-on attendre une nativité qui a déjà eu lieu (…)

Nous n’avons pas à attendre Celui qui s’est incarné à jamais. Il nous précède en tout. S’il y a attente, c’est du point de vue liturgique, lorsque l’année nouvelle se déploie pour nous faire vivre ce que Jésus a déjà vécu, recevoir les grâces qu’Il a données à tous. L’attente est pédagogique, théâtrale, elle est la mémoire des mystères, la célébration des étapes du Salut. Cette attente ne fait rien attendre. Elle nous met en présence de Celui qui vient, chaque jour, nous proposer sa grâce.

L’Avent n’est pas une attente, c’est l’occasion de recommencer

Nous avons besoin de rythmes, de départs, un peu comme les ados qui aiment tant, à la rentrée scolaire, retrouver le collège ou le lycée. La vie de prière a aussi besoin d’une rentrée, longtemps différée. Il ne s’agit pas de faire les mêmes choses, mais d’approfondir. Comment approfondir sans se répéter ? En écoutant avec plus d’attention les Évangiles de la messe, magnifiques en cette période.

Inspiré du Frère Thierry-Dominique Humbrech

 

 « Jésus veut vivre en moi », Madeleine DELBREL

 Madeleine DELBREL (1904-1964), assistante sociale en milieu ouvrier, femme de prière et d’action, est une chrétienne engagée dans un dialogue avec les non-croyants et les milieux populaires. Toute sa vie, elle a donné l’exemple d’une vie fraternelle et d’une voie de « sainteté des gens ordinaires ».

« Un jour de plus commence, Jésus en moi veut le vivre. Il ne s’est pas enfermé, Il a marché parmi les hommes. Avec moi il est parmi les hommes d’aujourd’hui. Il va rencontrer chacun de ceux qui entreront dans la maison, chacun de ceux que je croiserai dans la rue, d’autres riches que ceux de son temps, d’autres pauvres, d’autres savants et d’autres ignorants, d’autres petits et d’autres vieillards, d’autres saints et d’autres pécheurs, d’autres valides et d’autres infirmes. Tous seront ceux qu’il est venu chercher. Chacun, celui qu’il est venu sauver. À ceux qui me parleront, il aura quelque chose à répondre ; à ceux qui manqueront, il aura quelque chose à donner. Chacun existera pour lui comme s’il était seul. Dans le bruit il aura son silence à vivre. Dans le tumulte, sa paix à mouvoir. Jésus en tout n’a pas cessé d’être le Fils. En moi il veut rester lié au Père. Doucement lié, dans chaque seconde, balancé sur chaque seconde comme un liège sur l’eau. Doux comme un agneau devant chaque volonté de son Père.

Tout sera permis dans le jour qui va venir, tout sera permis et demandera que je dise “oui”. Le monde où il me laisse pour y être avec moi ne peut m’empêcher d’être avec Dieu ; comme un enfant porté sur les bras de sa mère n’est pas moins avec elle parce qu’elle marche dans la foule. Jésus, partout, n’a cessé d’être envoyé. Nous ne pouvons pas faire que nous ne soyons, à chaque instant, les envoyés de Dieu au monde. Jésus en nous ne cesse pas d’être envoyé, au long de ce jour qui commence, à toute l’humanité, de notre temps, de tous les temps, de ma ville et du monde entier. À travers les proches frères qu’il nous fera servir, aimer, sauver, des vagues de sa charité partiront jusqu’au bout du monde, iront jusqu’à la fin des temps. Béni soit ce nouveau jour, qui est Noël pour la terre, puisqu’en moi Jésus veut le vivre encore. Ainsi soit-il. »

 

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